lundi 25 janvier 2010

Rien à dire...

Rien à dire!
C'est dire s'il s'en passe des choses, à l'intérieur, invisibles comme le jardin sous la neige, indicibles comme une voix absente...

Aprés la neige, la boue, les ornières, changement d'état...

Un ami passe, critique... "Navrant ce jardin!"...
Abandonné... Des plantes noircies par le gel, des pots renversés, empilés, les fauteuils oubliés en cours de détérioration hivernale...

Inutile tout ça, c'est clair!

C'est vrai, vu de "Maisons et jardins", c'est lamentable, ça heurte l'harmonie sur papier glacé, la perfection illusoire, je suis quelqu'un de bien, mon jardin, ma maison, moi-même sommes aussi parfaits que possible...

Dans ma tête, un censeur perfectionniste, inhumain, me persécute, agir, agir, agir, faire, faire, faire encore, pas moyen de respirer, d'avoir la paix, il y a tant à faire, toujours à faire...

Grand bien leur fasse, à ces actifs perfectionnistes!

Des hamsters prisonniers de leur petit manège! Pousse! Pousse! C'est toi qui fait tourner " La Grande Roue"? Pour quoi? Pour qui?

Tellement prisonniers que ça les rends grincheux, le fiel les libèrent...
L'autre, celui, celle qui vit bien tranquille dans l'entropie menaçante, devient trés critiquable!

Pas bien, ça!... La honte!

J'en ai marre de ces censeurs toujours prêts à mettre des zéros pointés dans la marge, à l'encre rouge!
Marre de ces "êtres supérieurs" toujours prêtes à juger et à dévaloriser, tellement aveuglés par leur terroriste intérieur qu'ils oublient de voir avec le coeur, d'accepter l'imperfection, d'être...

Etre! Simplement là...

C'est vrai, cet hiver, je n'ai pas eu l'énergie ni les moyens de m'occuper du jardin, c'est comme ça!

J'ai gardé mes faibles forces pour que ma maison, malgré les soucis de santé, reste accueillante, chaleureuse, pour m'occuper avec amour des personnes qui viennent se poser, quelques heures, dans la douce lumière du coeur, de l'intelligence partagées, j'ai trouvé le temps d'offrir à deux petites filles, un espace enchanté, de musique, de contes, d'alchimie cuisinière, de sourires et de paix...

D'amour, tout simplement...

Et en plus, comble de la paresse, j'aime par-dessus tout lire, écrire, rêver...
Je lis, je rêve, j'imagine... J'ai le droit au repos, je me le donne, je me l'offre, j'en jouis...

Petits bonheurs tout chauds, comme une couette en plumes, une odeur de pain cuit, plaisir de faire la marmotte, plaisir de sentir une légèreté dans l'air, le printemps n'est pas si loin, c'est une certitude, tout change, tout évolue, demain sera un autre jour...

Sans rien faire, l'herbe bien verte va combler les ornières, les pissenlits seront aussi nombreux que les étoiles, les squelettes desséchés deviendront lilas en fleurs, odeur suave de sureau, il y aura des abeilles, et ausi des papillons, des oiseaux, il y aura le plaisir d'agir, d'agrémenter mon nid douillet...

Il y aura des personnes nouvelles, qui auront des lunettes en couleur, celles qui voient avec le coeur, quand aux autres, ce n'est pas mon affaire, ma grand-mère disait: "Chacun voit midi à sa pendule!"

Pour ma part, je viens de remettre ma pendule à l'heure!

Quelle paix!
Aujoud'hui ou demain, pour vivre ou pour mourir, et surtout pour aimer, il y a le temps pour tout!

lundi 11 janvier 2010

Apaisement...

Les mots s'écrivent, s'inscrivent dans le désir, fugace, incertain, la page raturée, froissée, détruite, peu à peu se défroisse, du noir aux gris, du gris au blanc... Neige...

Contours adoucis, illusion de paix, de propre...
Froid dehors, chaud dedans...

La maison-dieu ( Merci l'homme au bois dormant!)...

Longue chute en apnée, mort et re-naissance, peur, refus, douleur, bulles et couleurs, les planètes s'entrechoquent, destruction nécessaire, d'avant,de toujours, fuir, s'enliser pour ne plus penser, ne plus souffrir...

Faire semblant...

Et pourtant! La flamme de l'esprit éclaire un paysage différent, la maison écroulée s'abandonne, la nuit assombrit toutes choses, sa tombe, son corps abandonné sous la neige, c'était hier, c'est aujourd'hui...

Le désert...

Seule, au milieu de nulle part, désespoir...

Et pourtant! Tout est dit, tout est fait... finir, mourir...

La terre est douce, accueillante, la terre d'aujourd'hui ressemble au désert, c'est le désert!

Pourquoi pas? Accepter, avancer, tourner le dos à hier, traverser...

Les contours au désert sont doux et purs, les nuances minérales ressemblent au pain doré, le silence et total, l'immobile absolu...

Avancer... La solitude, l'acceptation presque sereine, le désert, un voile à traverser, une protection necessaire, mutation...

J'avance, le silence est plein, chant inaudible des dunes, intimité de l'univers, la nuit trouée d'étoiles...

J'avance, je marche vers demain, vers un autre soleil...

J'espère.